Aujourd'hui avait lieu le test probatoire d'entrée à l'Ecole du Louvre. Et en tant que meuble de cette école à tendance sadique, je me devais d'y aller. Et de regarder 200 candidats plancher sur leurs copies pendant trois heures.
Surveiller le test, c'est autre chose que l'HGA. Tout d'abord, je ne connaissais pas une des personnes présentes, pour la simple bonne raison qu'ils n'ont jamais mis un orteil dans l'Ecole. Et que moi, en dehors du Louvre, je ne connais pas grand chose. Ce qui devrait m'attrister... Passons! Donc on ne connait personne, ce qui rend plus facile le "oh Merlin mais c'est pas vrai de marquer des conneries pareilles!" et le "les pauvres... je n'aimerai pas être à leur place..." ou encore "tiens, je vais me prendre un café moi!".
Pour le test, les gens viennent de partout. Mention spéciale à la fille dont la convocation avait été envoyée à Kuala Lumpur, Malaisie. Ceux de Paris, VIIe, ont nettement moins de mérite. Bon, bien entendu, et contrairement aux idées reçues parisiennes, le provincial, ça n'est pas marqué sur sa figure, et tous les tiers temps ne viennent pas du Nord. Non, ceux qui viennent d'ailleurs, ça se voit aux sacs de voyage posés au fond de la salle. Ou au bronzage.
Comme l'élève de l'Ecole du Louvre, le candidat au test sait s'équiper. Stylo neuf, règle encore dans son emballage, équerre (au cas où on aurait des angles à tracer - oui mais les Angles, c'est un peuple), mouchoir, crayon HB taillé, taille crayon, et gomme, bouteilles d'eau, parfois trois bouteilles par personne, biscuits, muffins de maman, tartelette au chocolat... Alors là par contre, erreur de débutant. Ne jamais emmener de gâteau au chocolat dans une salle surchauffée.
Puis ça compose. Pendant 3h. Et pendant ce temps, nous autre pauvres surveillants... On tue le temps. Alors on commence par lire le test, et on se dit que franchement, c'est de la rigolade, on ne voit pas comment ils vont faire une sélection avec tout ça. Puis on jette des coups d'oeil discrets aux copies... Et là on se dit qu'en fait si, il y en a une de sélection... Parce que pour un très grand nombre de candidats, Frédo Mitterrand a été le premier ministre de la culture de l'histoire des ministres de la culture. Dur.
Bon ben du coup on prend une pause, un café, et on se raconte nos anecdotes de salles. Les prénoms drôles, le nombre d'absents, les bourdes qu'on peut lire sur les copies...
Et là, une petite heure avant la fin de l'épreuve, les premiers sortent. Du coup, c'est le début de l'animation. Il faut pointer le candidat, vérifier qu'il a bien rempli les cases avec son nom, son numéro de table, et surtout, lui apprendre à fermer le coin anonymable. Pourtant, il y a plus complexe comme opération : il suffit de lécher la colle et de fermer. On a tous fait ça des centaines de fois avec des enveloppes. Oui... mais voila. Dans notre salle, on a avancé le choc générationnel. Car oui, nous, pauvres petites personnes nées AVANT 1990, on a tous connu ça, les enveloppes avec la colle dégueulasse sur laquelle il fallait baver. Maintenant, il suffit d'enlever le bandeau en plastique, et paf, ça colle. Et comme dans la salle, neuf candidats sur dix sont nés après 1990... Forcément, lécher la colle, ça sait pas faire!
Donc on retiendra cette conclusion : la partie de la copie la plus difficile à remplir, c'est l'identité du candidat. Ranger les souverains babyloniens par ordre chronologique, ça il sait faire.
Aujourd'hui, il y avait plus de 2400 candidats. Un sixième d'entre eux entrera à l'Ecole en septembre. Et neuf personnes sur dix seront des filles...
Lo, experte en tri de copies
Surveiller le test, c'est autre chose que l'HGA. Tout d'abord, je ne connaissais pas une des personnes présentes, pour la simple bonne raison qu'ils n'ont jamais mis un orteil dans l'Ecole. Et que moi, en dehors du Louvre, je ne connais pas grand chose. Ce qui devrait m'attrister... Passons! Donc on ne connait personne, ce qui rend plus facile le "oh Merlin mais c'est pas vrai de marquer des conneries pareilles!" et le "les pauvres... je n'aimerai pas être à leur place..." ou encore "tiens, je vais me prendre un café moi!".
Pour le test, les gens viennent de partout. Mention spéciale à la fille dont la convocation avait été envoyée à Kuala Lumpur, Malaisie. Ceux de Paris, VIIe, ont nettement moins de mérite. Bon, bien entendu, et contrairement aux idées reçues parisiennes, le provincial, ça n'est pas marqué sur sa figure, et tous les tiers temps ne viennent pas du Nord. Non, ceux qui viennent d'ailleurs, ça se voit aux sacs de voyage posés au fond de la salle. Ou au bronzage.
Comme l'élève de l'Ecole du Louvre, le candidat au test sait s'équiper. Stylo neuf, règle encore dans son emballage, équerre (au cas où on aurait des angles à tracer - oui mais les Angles, c'est un peuple), mouchoir, crayon HB taillé, taille crayon, et gomme, bouteilles d'eau, parfois trois bouteilles par personne, biscuits, muffins de maman, tartelette au chocolat... Alors là par contre, erreur de débutant. Ne jamais emmener de gâteau au chocolat dans une salle surchauffée.
Puis ça compose. Pendant 3h. Et pendant ce temps, nous autre pauvres surveillants... On tue le temps. Alors on commence par lire le test, et on se dit que franchement, c'est de la rigolade, on ne voit pas comment ils vont faire une sélection avec tout ça. Puis on jette des coups d'oeil discrets aux copies... Et là on se dit qu'en fait si, il y en a une de sélection... Parce que pour un très grand nombre de candidats, Frédo Mitterrand a été le premier ministre de la culture de l'histoire des ministres de la culture. Dur.
Bon ben du coup on prend une pause, un café, et on se raconte nos anecdotes de salles. Les prénoms drôles, le nombre d'absents, les bourdes qu'on peut lire sur les copies...
Et là, une petite heure avant la fin de l'épreuve, les premiers sortent. Du coup, c'est le début de l'animation. Il faut pointer le candidat, vérifier qu'il a bien rempli les cases avec son nom, son numéro de table, et surtout, lui apprendre à fermer le coin anonymable. Pourtant, il y a plus complexe comme opération : il suffit de lécher la colle et de fermer. On a tous fait ça des centaines de fois avec des enveloppes. Oui... mais voila. Dans notre salle, on a avancé le choc générationnel. Car oui, nous, pauvres petites personnes nées AVANT 1990, on a tous connu ça, les enveloppes avec la colle dégueulasse sur laquelle il fallait baver. Maintenant, il suffit d'enlever le bandeau en plastique, et paf, ça colle. Et comme dans la salle, neuf candidats sur dix sont nés après 1990... Forcément, lécher la colle, ça sait pas faire!
Donc on retiendra cette conclusion : la partie de la copie la plus difficile à remplir, c'est l'identité du candidat. Ranger les souverains babyloniens par ordre chronologique, ça il sait faire.
Aujourd'hui, il y avait plus de 2400 candidats. Un sixième d'entre eux entrera à l'Ecole en septembre. Et neuf personnes sur dix seront des filles...
Lo, experte en tri de copies
Eh ben ! Heureusement que je ne suis pas tombée sur ce post avant l'épreuve, je crois que ça m'aurait un tantinet bloqué !
RépondreSupprimerMais c'est vrai que ça ne doit pas être drôle de regarder 200 cancres gratter du papier pendant 3h ...
Pour ma part, j'ai fait une très jolie perle pour le ministre de la culture : j'ai nommé Jules Ferry ! On va mettre ça sur le compte de la fatigue.
Bonne continuation :)
Moi, j'étais de l'autre côté, celui du candidat hier :-°. Et pour avoir fait HDA au lycée - comme tous ceux qui ont fait/font cette spécialité - je savais parfaitement que le premier ministre de la culture avait été André Malraux (vu le nombre de fois qu'on nous l'a rabâché, on ne pouvait que l'avoir retenu ^^).
RépondreSupprimerEn tout cas, je suis étonné du nombre de candidats cette année, on était 400 de moins l'année dernière si je me souviens bien. (Et oui, je suis assez nul pour l'avoir déjà raté une fois mais bon, je pense l'avoir cette fois-ci).
Enfin bref, article intéressant ;).
A+
Voilà un article intéressant qui m'a bien fait rire!
RépondreSupprimerJ'y étais aussi, en tant que candidate. Ce qui m'a fait peur c'est le gang des bouteilles d'eau sur chaque table... tous en avait une, sauf moi. Le plus effrayant était la rigueur de certaines candidates, à faire peur, vraiment peur: crayons rangés par taille croissante sur la table, montre posée méticuleusement à côté de la feuille de brouillon...
Mais j'avais bien remarqué que les surveillants zieutaient lorsqu'ils passaient, nan mais ! Parfois on pouvait voir des sourire se dessiner, de quoi s'inquiéter. Mais ce fut une belle expérience, j'aurais au moins vu à quoi un ressemble un concours de cette envergure (heu pardon, c'est un test, c'est vrai).
Oh mais que vous êtes chou!
RépondreSupprimerSi je m'étais attendue à ce genre de commentaires...!!!
Merci à vous! (et bonne chance - maintenant que c'est passé on a le droit de le dire!)