Dans la vie culturelle parisienne, il y a Monumenta. Une exposition de six semaines au Grand Palais, présentant un artiste contemporain sous la grande verrière, pour la modique somme de 2€ (tarif étudiant cela va de soi).
Cette année, grâce à Monique qui avait postulé pour un poste de médiatrice (sans succès, alors je tiens à dire que le Grand Palais, sur ce coup, a manqué une occasion en or), je savais depuis des mois que c'était à Boltanski d'investir l'espace. Et en tout logique, je me suis pointée à Monumenta l'avant dernier jour. C'est au bout de la rue, c'est ouvert tous les jours, mais non, il faut se réveiller comme beaucoup d'autres élèves de l'Ecole : les deux derniers jours.
Donc avec Monique, sous un ravissant soleil de février, nous nous sommes dirigées vers le Grand Palais, avons fait la queue quelques minutes sur le parvis, et sommes entrées.
Ouais. Nous sommes entrées, et nous en sommes sorties assez rapidement. Parce que Boltanski, en version taille réduite qui tient entre deux cloisons de musée, déjà, il faut gérer. L'installation, le sens, les centaines de références aux camps de concentration. Boltanski, sous la nef du Grand Palais, c'est autre chose. Tu entres dans les camps, littéralement.
Tout d'abord, un mur de boîtes métalliques, rouillées, de plusieurs mètres. C'est assez dérangeant. Quand on remarque que les boîtes sont toutes numérotées, ça devient glauque. Et quand tu tends l'oreille, que tu entends des bruits sourds et un grincement digne des pires sirènes d'alerte, tu te demandes dans quoi tu t'es embarqué.
De l'autre côté de ce mur, des vêtements. Des milliers de vêtements, posés au sol, en section, séparées par des poteaux métalliques, éclairés par des néons, comme autant de baraquements. Chaque poteau diffuse par haut parleur un bruit sourd, celui d'un battement de coeur. Multiplié par le nombre de poteaux, amplifié par la verrière, l'atmosphère devient vite oppressante.
Face à l'entrée se dresse une gigantesque pyramide de vêtement, qu'une grue vient redresser toutes les trente secondes.
Donc tout ça, ça met mal à l'aise. On déambule au milieu des allées sans trop savoir où aller, on regarde avec fascination les vêtements retomber sur la pyramide, et le bruit sourd résonne un peu trop.
Sauf que nous avons trouvé le moyen de dédramatiser tout ça. Le grutier! Non, la grue ne bouge pas toute seule, il y a un gentille monsieur sur la passerelle, dans une petite boîte qui joue avec. Sauf qu'à la place du bac à sable, il a un tas de vêtements.
Donc ce gentil monsieur est payé à bouger des fringues. Pas des plus palpitant. Qu'à cela ne tienne, le monsieur a trouvé la parade : téléphoner à ses amis. Sauf que bon... téléphoner d'une main, diriger une grue de l'autre, se concentrer sur le diner du soir et la salopette bleue, forcément, y a des ratés... Et là, on revient à la réalité. Et puis bon, on éclate de rire aussi quand même un peu...!
Lo, merci monsieur le grutier
Cette année, grâce à Monique qui avait postulé pour un poste de médiatrice (sans succès, alors je tiens à dire que le Grand Palais, sur ce coup, a manqué une occasion en or), je savais depuis des mois que c'était à Boltanski d'investir l'espace. Et en tout logique, je me suis pointée à Monumenta l'avant dernier jour. C'est au bout de la rue, c'est ouvert tous les jours, mais non, il faut se réveiller comme beaucoup d'autres élèves de l'Ecole : les deux derniers jours.
Donc avec Monique, sous un ravissant soleil de février, nous nous sommes dirigées vers le Grand Palais, avons fait la queue quelques minutes sur le parvis, et sommes entrées.
Ouais. Nous sommes entrées, et nous en sommes sorties assez rapidement. Parce que Boltanski, en version taille réduite qui tient entre deux cloisons de musée, déjà, il faut gérer. L'installation, le sens, les centaines de références aux camps de concentration. Boltanski, sous la nef du Grand Palais, c'est autre chose. Tu entres dans les camps, littéralement.
Tout d'abord, un mur de boîtes métalliques, rouillées, de plusieurs mètres. C'est assez dérangeant. Quand on remarque que les boîtes sont toutes numérotées, ça devient glauque. Et quand tu tends l'oreille, que tu entends des bruits sourds et un grincement digne des pires sirènes d'alerte, tu te demandes dans quoi tu t'es embarqué.
De l'autre côté de ce mur, des vêtements. Des milliers de vêtements, posés au sol, en section, séparées par des poteaux métalliques, éclairés par des néons, comme autant de baraquements. Chaque poteau diffuse par haut parleur un bruit sourd, celui d'un battement de coeur. Multiplié par le nombre de poteaux, amplifié par la verrière, l'atmosphère devient vite oppressante.
Face à l'entrée se dresse une gigantesque pyramide de vêtement, qu'une grue vient redresser toutes les trente secondes.
Donc tout ça, ça met mal à l'aise. On déambule au milieu des allées sans trop savoir où aller, on regarde avec fascination les vêtements retomber sur la pyramide, et le bruit sourd résonne un peu trop.
Sauf que nous avons trouvé le moyen de dédramatiser tout ça. Le grutier! Non, la grue ne bouge pas toute seule, il y a un gentille monsieur sur la passerelle, dans une petite boîte qui joue avec. Sauf qu'à la place du bac à sable, il a un tas de vêtements.
Donc ce gentil monsieur est payé à bouger des fringues. Pas des plus palpitant. Qu'à cela ne tienne, le monsieur a trouvé la parade : téléphoner à ses amis. Sauf que bon... téléphoner d'une main, diriger une grue de l'autre, se concentrer sur le diner du soir et la salopette bleue, forcément, y a des ratés... Et là, on revient à la réalité. Et puis bon, on éclate de rire aussi quand même un peu...!
Lo, merci monsieur le grutier
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