lundi 28 mars 2011

Star du Rock et Reine du Folk : comment rattraper 40 ans de culture musicale

Depuis une semaine, je rattrape la jeunesse que je n'ai pas pu avoir, étant née une trentaine d'années trop tard. Donc afin de célébrer dignement mes vingt-cinq printemps, je fais cette année un bon dans les années 70, Marianne Faithfull et Joan Baez ayant opté pour le mois de mars 2011 pour leur retour sur scène. Rien ne pouvait plus combler de joie la fille spirituelle de Woodstock que j'aurais voulu être.
Mais voir ces deux monstres du rock et du folk quelques quarante ans après leur première apparition sent la nostalgie, pas forcément la bonne, et fait prendre conscience que, bordel, on a tout loupé.
Si Marianne Faithfull réussit à faire bouger le public - pourtant coincé entre les sièges du théâtre du Châtelet - avec ses tubes de la période Stones, la voir lire les paroles de ses dernières chansons rappelle gentiment que la voix rocailleuse de Sister Morphine a tout de même fait une overdose d'héroïne. Mais malgré le lieu, dont la chanteuse a vanté la beauté tout le long du show, et le chemisier en coton blanc à jabot, Marianne Faithfull est bien une fille du rock.
Dans le même ordre d'idée, Joan Baez ressemble toujours à la jeune fille de Woodstock, à cela près que les longs cheveux noirs ont laissé place à de courts cheveux blancs. La preuve en est que celle qui fit chanter Bob Dylan dort au sommet d'un arbre les soirs de pleine lune. Et là, écouter Joan Baez chanter House of Rising Sun ou Silver Dager avait un petit quelque chose de magique.

Et malgré les ambiances et les styles différents, les concerts avaient leurs lots de similitudes. A commencer par le fait que nos deux plus que sexagénaires ont joué près de deux heures. J'attends de voir un Justin tenir la distance dans cinquante ans, sans oublier de changer de guitare à chaque morceau.
Ensuite, comme pour n'importe quel chanteur de cette trempe, les chansons à avoir rencontré les faveurs du public sont les plus vieilles. As tears go by et blowin' in the wind. Pour ne citer que ces deux là.
Et enfin - et surtout - rarement je me suis sentie aussi jeune au milieu d'un public. Au premier concert, beaucoup de trentenaires occupaient les sièges du théâtre, venus accompagner leurs parents. Au second, tout un tas de couples de l'âge de l'artiste. Et nous. Et un miracle, un groupe de filles qui n'avaient pas vingt ans. Non seulement il y avait plus jeune que nous, mais cela veut surtout dire qu'il y a encore des ados qui écoutent celle qui se tenait aux côtés de Martin Luther King, quelques dizaines d'années avant leur naissance. Et ça, ça fait plaisir.

Lo, a soixante-dix ans

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