dimanche 25 septembre 2011

Sophie Schulze et la vie de Walter

Forcément, fréquenter les séances de dédicaces amène à fréquenter les librairies. Forcément, fréquenter les librairies incite également les dévoreurs de livres à consommer.
Mais en cette période de rentrée littéraire, comment savoir quel livre acheter. Il y a bien entendu les critiques littéraires professionnels... Sauf qu'avec eux, on est rarement plus avancés. Alors qu'est-ce qui a bien pu m'inciter à acheter Allée 7, Rangée 38 de Sophie Schulze, si ce n'est le bandeau rouge "Premier roman" autour de la couverture.
Allée 7, Rangée 38, c'est un petit livre de cent pages dont l'histoire se déroule sur un siècle. On y suit la vie de Walter, jeune Allemand, des philosophes allemands, et de l'Europe. Trois histoires parallèles, de la plus petite à celle d'une partie du monde. Et l'auteur imbrique ces trois univers de façon magistrale.
Et c'est là que le paradoxe prend toute sa place. Alors que ce livre démontre à quel point la vie d'un homme, si tragique soit elle, n'aura jamais autant d'importance que celle d'un grand philosophe, et encore moins que le destin de l'Europe, on s'en fiche. Parce que c'est bien à l'histoire de cet homme que l'on s'attache ici.

Lo, livresque

samedi 24 septembre 2011

Quand on décide de rencontrer Amélie Nothomb...

Hier soir, je me suis rendue à la dédicace d'Amélie Nothomb organisée par la librairie Gallimar, boulevard Raspail. Si j'ai toujours dévoré ses livres, admis qu'elle me fascine et avoué que je trouvais son style au dessus de beaucoup d'autre, Amélie Nothomb ne m'a jamais donné envie d'entrer dans son cercle de fans. Et c'est pourtant ce phénomène que j'ai voulu expérimenter, aller voir ce que pouvait bien donner une dédicace de celle que l'on nomme, à tort, l'auteur gothique française. Sans oublier le fait qu'elle soit belge.
C'est donc pleine de bonne volonté sociologique que je me suis rendue là bas. Et que les rôles ont été inversés au bout de trois minutes montre en main, quand un journaliste canadien a décidé de nous interviewer, ma compagne Sophie de file d'attente et moi. Ce fut alors deux heures au cours desquelles nous avons évoquer l'auteur, bien entendu, son oeuvre, la notion de féminisme, en passant par les débouchés dans le monde des musées et le tôle des théories comportementalistes dans le domaine de l'orthophonie.
Et voila comment je suis passée du rôle d'observateur à celle qui,au contraire, va se mettre à analyser les relations entre les personnages des romans d'Amélie Nothomb. Ou comment devenir soi même, et de façon consciente et délibérée, sujet d'étude.
Puis arrive le moment où on se sent con lorsque l'auteur, dédicaçant le livre que vous avez dévoré, reste ébahie devant l'originalité de votre robe. Et là, on en vient à se dire que finalement, ça doit être drôle d'entrer dans cet univers là.

Lo, tuer le père

jeudi 22 septembre 2011

Splendid's à l'Athénée

Splendid's
Jean Genet a écrit cette pièce entre 1948 et 1949, trois ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Aujourd'hui, Cristèle Alves Meira la met en scène quelques mois après le Printemps Arabe. Dans ce contexte géopolitique particulier, la pièce est transposée dans un présent multiethnique : dans ce huis-clos, les huit gangsters, quatre arabes, quatre occidentaux, sont cloîtrés, kalachnikov au cou, dans un hôtel où grésille la voix d'une présentatrice radio. Ainsi la pièce de Genet, qui n'avait jamais été jouée du vivant de l'auteur, résonne aux oreilles du spectateur: et si tout cela se passait sous nos yeux ?
Cette sensation de promiscuité temporelle est renforcée par une absence de distance spatiale : ici, pas d'opposition spectateurs/acteurs, tout se joue dans la salle, faisant ici de l'Athénée le hall de l'hôtel. La lumière ne s'éteint jamais, une estrade recouvre la moitié des sièges, et lors de l'ouverture des portes aux spectateurs, les acteurs sont déjà en place, les acteurs sont déjà en place, évoluent constamment,passent d'un balcon à l'autre,sans que cela ne perturbe jamais la visibilité de la pièce. Il faut dire que l'Athénée, ça n'est pas Garnier. Dommage cependant que la musique, quasi omniprésente vienne détourner l'attention du spectateur et alléger l'impression d'oppression.
Oui, la mise en scène est une réussite. Le jeu des acteurs l'est tout autant. Lahcen Razzougui en chef de bande désabusé et détroné, Hammou Graïa en orateur imposant, Cédric Appietto en mafieux sournois, et Pascal Tagnati dans un solo évoquant la folie, dérangeante et juste.
Et ce jeu d'acteur permet de prendre conscience que le texte et les thèmes chers à Genet sont finalement bien intemporels.

Lothéâtre

jeudi 15 septembre 2011

True Blood, la saison 4... de trop ?

Merde alors. Tout s'était pourtant si bien passé jusque là. Les vampires contre les loups-garous, les prêtres intégristes et les sorciers gays... Non, jusque là, tout allait bien, Sookie et son vampire, Erik pour notre plus grand plaisir, Jason et sa magnifique stupidité... Tout ça, c'était parfait !
Sauf que le départ de Sookie pour le pays des fées ne laissait rien présager de bon. Des fées ?! Clochette version cajun ? Presque. Sauf que les fées, trente minutes après le début du premier épisode de la saison 4, elles avaient disparues. Au point que l'on se demande quel intérêt il y a eu à les faire débarquer. Mais bon, Hourra ! crions nous.
Ou pas. Parce qu'à leur place, nous avons eu : des fantômes, des métamorphes en pagaille, des sorciers mexicains, espagnols, vaudous et wiccans, des nymphes... Il ne manquait que la créature de Frankenstein pour compléter le tableau.

Du côté des histoires personnelles, Jason et Lafayette sauvent les meubles. Sam également. Car il ne faut pas compter sur Sookie-la-blonde et un Erik amnésique qui ferait passer Neuville Longdubas pour un meurtrier assoifé de sang. L'avantage, c'est que Alexander Skarsgard se balade à moitié nu la plupart du temps...

Mais tout ça, c'est bien dommage, parce qu'il y avait de bonnes idées dans cette saison ! Le fantôme de descendante d'esclave, et la sorcière espagnole, c'était de pas mal ! Mais le too much a tout gâché.
Enfin presque. Parce qu'à partir du dixième épisode, le sursaut "True Blood, série trash" a fait son apparition. Les amnésiques ont retrouvé la mémoire et leurs sanglantes habitudes, les morts s'enchainent, Sookie redevient la fille la plus stupide de la terre, et le final, en plus de faire hurler le téléspectateur de frustration et de rage, laisse présager, lui, de bonnes choses : un retour sur les saisons 1 et 2 de la série.
Et un retour aux fondamentaux, au fond, c'est peut-être ce qu'il faut à la série.

Lo, au bayou

dimanche 11 septembre 2011

Torchwood : Miracle Day

Cette dernière saison de Torchwood était attendue, surtout depuis l'annonce d'un partenariat entre la BBC et la télévision américaine : ou quand les Gallois ont mis les pieds dans l'univers de la sf, version cours des grands.
Parce que certes, Torchwood, comme Doctor Who, sont de bonnes séries (quoi que les derniers épisodes de cette dernière laissent à désirer... mais bon...), mais ça n'est rien à côté de bijoux tel Battlestar Galactica.

Mais dans Miracle Day, pas d'extraterrestre, pas de vaisseaux spatiaux ou de voyages dans le temps, non, pour la saison 4, on reste dans la brèche ouverte par Children of Earth : l'ennemi est invisible, pire, il est à l'intérieur de nous. Dans Miracle Day, comme le dit le prégénérique, Personne ne Meurt.

En revanche, l'influence américaine est bien là. Agents de la CIA infiltrés dans Torchwood, espionnage et peine de mort, lutte du bien contre le mal à l'américaine... Alias au pays des immortels. D'ailleurs, l'opposition est constante entre Gwen, son accent à couper au couteau et son caractère de merde, et Rex Matherson, agent de la CIA embarqué malgré lui dans l'aventure.
Parce qu'il en fallait d'autre, des personnages. Après la mort des deux tiers de l'équipe, il était temps d'embaucher de nouveaux agents. Ainsi, Rhys prend encore un peu plus d'importance, devenant le coéquipier de Gwen. Du côté américain, l'équipe de la CIA, mais également Oswald Danes, condamné à mort pour le meurtre d'une enfant, rejoignent, plus ou moins de plein grès, l'équipe de Jack.

Si la première moitié de la saison est clairement d'influence us, la fin engage un virage, certes léger, vers les origines de la série, avec utilisation de gadgets extraterrestres et de multiples références aux anciens personnages de la série, et au Docteur.
Mais c'est bien le dernier épisode que l'on retiendra, où tout se joue dans le dernier quart d'heure, voir les dernières secondes, et ouvre la porte à de très nombreuses possibilités.

Lo, blessed

lundi 5 septembre 2011

La mode par Sambreline


Oui, il m'arrive de faire de la pub. Mais pas pour n'importe qui ou n'importe quoi.
Depuis que je passe ma vie sur Internet, j'ai trouvé par mal de petites choses, dont les boutiques en ligne, comme alittlemarket.
Les objets proposés sur ce site sont tous du fait-main. Alors bien entendu, on trouve de tout, du très joli, du très mignon, du truc affreux en imprimé léopard (mode automne-hiver 2011 oblige...), du pour chien et chat...
Et la boutique de Sambreline.
La jeune fille qui tient cette boutique s'est lancé cet été dans la fabrication de bijoux en perles tissées, et ça donne des boucles d'oreilles d'inspiration baroque, nacrées pour beaucoup d'entre elle.
Et ça donne des choses comme ça :


Alors à l'heure où tout le monde compte les pièces dans son porte monnaie, mais veut continuer à se faire plaisir, tout en ne voulant pas acheter n'importe quoi... Finalement, le fait main reste une solution idéale, surtout lorsque l'on passe des commandes bien spécifiques !

Lo, a de nouvelles boucles d'oreilles. Encore.

vendredi 22 juillet 2011

Summer Time : Santa Fe, Frontiereland

Oui mais Santa Fe, c'est un peu Disneyland. Tout du moins, le centre historique.
Si l'architecture est authentique (ou tout du moins tente d'en garder l'aspect), tout ce qui se trouve à l'intérieur des bâtiments est fait pour accueillir une foule de touristes.
Les hôtels, tous plus luxueux les uns que les autres prennent place dans les étages, tandis que les galeries du rez-de-chaussée sont occupées par des boutiques.
Là, il y a deux sortes de boutiques : celles pour les touristes de base, et celles pour les touristes friqués.
Car il y a une chose qu'il faut savoir à propos de Santa Fe. Certes, la ville est la capitale de l'Etat. Mais c'est aussi un centre artistique très important de l'Ouest américain : galeries, marchands d'art et autres foires artisanales, toutes ces petites choses ont fait de Santa Fe l'une des places to be de cette moitié des Etats-Unis.
Il y a donc tout un tas de galeries, pour touristes-collectionneurs. On trouve également des boutiques de vêtements de luxe et autres grands restaurants, pour satisfaire les riches touristes.
Pour les autres, il y a le marché amérindien qui se tient sous les arcades, qui fait vivre une certaine population amérindienne, et fait également couleur locale. Mais il y a surtout les boutiques souvenirs, à vous donner envie de vomir.
La boutique de la plage de Perros Guirec, c'est une blague. Celles d'Eurodisney aussi. Ici, tout est kitch au possible : chapeaux de cow-girls rose fluo à paillette, pièges à rêves en plastiques made in Taiwan, Kachinam en bois ornées de fausses plumes vertes... Le tout très bon marché bien entendu. Car pour ce qui est du véritable artisanat amérindien, tel qu'on en vend dans le trading post du Wheelright Museum, les prix sont multipliés par dix. Mais au moins, ici, on connait le nom de l'artiste...

Lo, cow-girl

Summer Time : Santa Fe, on the road again

Santa Fe, New Mexico, capitale de l'Etat. Et bien après ce second arrêt, je peux confirmer que de capitale, cette ville n'a que le statut. Souvenez-vous, il y a une semaine je vous racontais par le menu les joies de l'aéroport. Aujourd'hui, laissez moi vous parler du poème qu'est le réseau de transport en commun.
Santa Fe n'est pas bien grande si l'on se concentre sur le centre historique. Car au Sud et à l'Est, la ville s'étend de façon tentaculaire et clairsemée le long de routes poussiéreuses. Non, je ne fais pas dans le cliché, je fais dans le local, nuance. Donc oui, la voiture est bien la première religion des Etats-Unis.
Pour aller de l'aéroport au motel, j'ai pris le Roadrunner (j'ai fait le trajet à pied une fois, pas deux). Et on passe par l'autoroute, le long de ce qui semble être la nouvelle ville : tout un tas d'habitation pavillonnaire construite à l'identique, sur le modèle de village de vacances, façon pueblo. On est bien loin de la banlieue parisienne, qu'elle soit chic ou pas : ici, pas un bâtiment de dépasse un étage.
Donc oui, la route est longue.
Fort heureusement, pour les teenagers et les touristes en goguette, on peut compter sur les bus. Et où Santa Barbara mettait à disposition un réseau au poil, Santa Fe fait le strict minimum, avec un bus par heure sur une petite dizaine de lignes, de 6h à 19h. Ouaip. Ca tombe bien, je n'avais pas l'intention de faire la tournée des saloons.
Mais il y a une chose qu'il faut bien avouer : prendre un bus, en plein milieu du désert, avec un conducteur et un vieux cow-boy, chantant en choeur born to be wild, est un moment exceptionnel.

Lo, wild

mardi 19 juillet 2011

Summer Time : Santa Barbara (step 2)

Le trip à l'étranger, seul avec un sac à dos, n'est rien sans une bonne auberge de jeunesse. Certes, à SB il n'y en a qu'une, mais à deux pas de la plage, et de la rue principale. Que demander de plus, si ce n'est un groupe d'étrangers, composé de future étudiante, de vacanciers, de surfeurs et de chercheurs ?

Pour fêter mon statut officiel de chercheur (et accessoirement le fait que nous étions vendredi), l'auberge a organisé une sortie de groupe. Et c'est franchement drôle, à 25 ans, de se retrouver marchant deux par deux jusqu'au bar mexicain le plus proche, de se voir remettre un bracelet en plastique orange histoire de ne pas se perdre, et de se faire servir des tacos et tout un tas de trucs alcoolisés gratuitement. Mais le plus drôle était de regarder les Californiennes en micro-shorts et en tongs danser sur les tables, alors que nous tentions de nous remettre d'un cocktail bleu fluo au goût de barbapapa à coup de bière, chose que la Finlande, la Belgique et la France partagent.
Comme il se doit dans un bar us, on a vérifié nos cartes d'identité (ça fait tout de même plaisir à 25 ans passés d'être contrôlé !), et nous avons été mis à la porte à minuit, heure de fermeture. Inutile de préciser que les Européens du Nord ont été les derniers à partir.

Les auberges de jeunesse ne proposent que très rarement un repas. Donc après le hot-dog et le McDo, le bar mexicain et le smoothie, il fallait tester le resto indien. Et pas n'importe lequel, celui où tu peux manger tout en achetant des objets made in India, assis sur des coussins au sol. Une fois de plus, nous avons fait nos Etrangers de base : arrivés à 20h, à cinq, c'est une mauvaise idée, car à 21h, on vous fait sérieusement comprendre que vous devez payer, au pire emporter le reste de votre repas, et prendre la porte.

Et puis comme dans toutes les auberges de jeunesse, c'est comme lors du rassemblement du corbeau, c'est sans alcool. A ce stade de ce post, je tenterai vainement de rappeler que je suis en Californie pour mes recherches. Des recherches anthropologiques, cela va de soi ! Donc sans alcool disais-je. Alors pour fêter le dernier soir de notre petit groupe, nous sommes allés acheter une bouteille de vin californien, histoire de se retrouver une dernière fois au bord de la plage. Mais le problème d'une politique sans alcool, c'est qu'il n'y a pas non plus d'ouvre bouteille. Et bien laissez quatre filles avec une bouteille résolument fermée, et vous verrez fleurir les idées les plus folles : récupérer un couteau dans la cuisine de l'auberge, trouver un gros cailloux sur le bord de la route, et s'en servir pour enfoncer le couteau dans le bouchon, et pousser celui-ci jusque l'intérieur de la bouteille.
On a toujours su que McGyver était américain : c'est la new yorkaise qui a ouvert la bouteille.

Lo, fait du camping

dimanche 17 juillet 2011

Summer Time : Santa Barbara - The Deathly Hallows (2)

Effectivement, l'Arlington Theatre, c'est le Grand Rex californien (et une fois n'est pas coutume, plus petit que l'original) : une grande salle de spectacle, précédée de comptoirs au look vieillot, un grand écran caché par un rideau, devant lequel prennent place des sièges en bois et velours rouge, et des murs ornés de fausses façades en adobes, façon pueblo mexicain éclairé à la lanterne.
Comment est-ce que je sais tout ça ? Pour la simple et bonne raison que j'y suis entrée, pour Harry Potter.
Et voir le dernier volet du dernier film de la plus importante saga littéraire de ces dernières années dans une salle atypique sur la côte californienne le jour de sa sortie relève de l'expérience extra-sensorielle.
Tout commence par l'habituelle file d'attente qui s'allonge au fur et à mesure que la séance approche, puis par l'installation étonnamment calme, dans un silence presque religieux, sur les sièges au centre de la salle : il faut dire que la salle est très grande, et que bien que les visiteurs soient nombreux, on reste un vendredi après midi dans une petite ville du bord de mer.
Pendant les bandes annonces, tout le monde se lâche, renverse son pot de pop-corn king size, parle du pourquoi du comment que en fait, ben la baguette de Dumbledore, ben elle n'est pas à Snape, ou relit une dernière fois le chapitre 25 du livre.
Les films annoncés n'ont pas l'air fameux, à commencer par la énième version de la planète des singes, et le dernier Twilight (en deux parties, mais lui on s'en serait bien passé) qui, contrairement à la bande annonce du deuxième volet diffusée lors de la première du Prince de Sang Mêlé, n'a pas été sifflé.
Et sans ménagement, la tombe de Dumbledore apparaît à l'écran. Et c'est le début de ma plus grande expérience de spectatrice. A chaque scène importante son lot de réaction : des cris de joie, des applaudissements à tout rompre (Molly Wesley et son "bitch" gagne haut la main à l'applaudimètre), des huées... Regarder la fin d'Harry Potter dans cette salle, c'était un peu comme assister à un match de combat libre, les projections de sang sur le public en moins (car précisons que ce dernier volet ça n'est que ça : le combat final sur 1h45).
Puis arrive l'épilogue. On sent au changement d'ambiance que le public de connaisseur est plutôt réservé à l'encontre de ce qu'il s'apprête à voir. Et il m'a fallu une sacrée dose de courage pour ne pas fermer les yeux et me boucher les oreilles. Alors on ne nous épargne pas le pourquoi des prénoms du fils d'Harry et Ginny, mais on apprécie l'attention portée aux costumes et coiffures : Ginny, avec son brushing décollé à la racine, Draco, Harry et Ron mal rasés, Hermione perchée sur des escarpins, tous pourraient avoir l'air d'avoir la petite quarantaine (et un gout peu certain en matière de tenue vestimentaire, mais ça c'est autre chose).
Et une ovation pour clôturer ses deux heures de tension constante, et de très longues heures d'attente.

Lo, "Creepy!" told me Jade

Summer Time : de la cuisine américaine (3)

Alors que je m'étais convaincue de profiter de ce séjour à crapahuter dans les déserts et autres montagnes pour manger léger, j'ai craqué... Et j'ai décidé de passer une vraie journée, à manger des trucs plus gras les uns que les autres sur ce bord de plage californien.
Tout a commencé par le petit déjeuner : des toasts grillés (rien de bien callorique là dedans), allégrement recouvert de peanut butter (les voila, les calories), présenté en pot d'un kilo. Et là, je me suis rendue compte qu'il ne s'agissait pas du même pot qu'hier... à croire que tous les Français de l'auberge en raffolent.
Puis au cours de ma visite des boutiques de l'autre trottoir de State Street (il y a tellement de boutiques que je n'avais pu en faire que la moitié), je suis tombée sur cette mignonne petite chose qu'est Le Paradis des cup-cakes. Comme vous l'explique la gentille vendeuse de cet endroit directement sorti de l'imagination de Roal Dhal, vous pouvez acheter pour 4$ (bon, ça, ça n'est pas donné pour un gâteau) l'un des douze cup-cakes proposés (cookies, peanut-butter, oreo, vanilla...), ou le composer vous même, avec de la crème, de la glace, un glaçage, des trucs par dessus... Pas téméraire pour deux sous, je me suis contentée d'un peanut-butter (oui, on ne se refait pas, j'ai décidé que je gouterai toutes les choses au beurre de cacahouète qui me passeront sous le nez, y compris le smoothie peanut-banana).
Et hop, 3000 calories d'un coup.
S'en est suivie une envie de frites. Certes, j'aurais pu me rendre dans n'importe quel dinner du coin (sauf qu'ici, il s'agit principalement de trucs à touristes), plutôt que d'aller au McDo. Ceci étant, on prend une fois de plus conscience qu'aux USA, c'est quand même pas pareil : les menus cheeseburger sont moins chers qu'en France, et contiennent deux sandwichs, sans parler du Coca à volonté. De quoi vous remplir l'estomac de façon certaine...
Et enfin, le café, à seulement 5 calories comme l'annonce les pancartes dans les cinq Starbucks de la ville. Sauf qu'aux Etats-Unis, un demi-litre de café filtre, ça coute moins chez qu'un café au comptoir...

Lo, on diet

vendredi 15 juillet 2011

Summer Time : Santa Barbara - The Deathly Hallows

Je suis partie à Santa Barbara dans un but bien précis : étudier les collections de cailloux du musée d'histoire naturelle de la ville. Oui, mais bon... les Indiens, il n'y en a plus des masses dans les environs. Difficile de faire un vrai terrain dans ces conditions. Il fallait donc trouver autre chose. Et c'est finalement cette autre chose qui m'a trouvée, sous les arcades de l'Arlington Theatre, grand cinéma de la ville, comparé au Grand Rex par le guide du Routard. Là, des barrières, des gens assis, et un panneau "Harry Potter : sold out". Effectivement, avec le décalage horaire, j'avais réussi à ne pas faire le rapprochement entre aujourd'hui, 14 juillet, et aujourd'hui, veille de la sortie us du dernier Harry Potter (il faut dire qu'en France, le film est sorti depuis deux jours, de quoi troubler mon esprit de fan...).
Quoi de plus beau pour commencer véritablement ce séjour, amorcé par une rencontre avec le Hippie Man de ce matin ?
Et puis il faut bien le dire, je les enviais, moi, toutes ces personnes assises là, le bouquin dans les mains, des écharpes Griffondor (pas mitées, elles !) autour du cou, à attendre le film...
Certes, j'avais des rendez-vous professionnels à assurer, et contrairement à Scott, Autumn, Amelia, Chloe, Charlie Kate et Katie, je ne pouvais pas me permettre de faire le pied de grue depuis midi.
D'ailleurs, il est étonnant de trouver dans une si petite ville, qui compte pourtant une demi-douzaine de cinémas, proposant Harry Potter à minuit, autant de fans venant bien des heures avant devant le cinéma... Mais en fait, ça semble logique : il fallait au moins ça pour le dernier volet d'Harry Potter ! Et d'ailleurs, comme tout bon fan qui se respecte, Charlie Kate et les autres n'en sont pas à leurs débuts, ils ont fait toutes les sorties depuis le quatrième film (sans compter les nocturnes pour les bouquins !).
Comme partout, on se rend compte qu'assister à une première d'HP, c'est comme le concert d'un grand groupe de rock : on campe plusieurs heures durant, sur des chaises en plastiques, dans des duvets, à deux pas du Starbucks, la géographie de la ville faisant très bien les choses.
Pour parfaire l'événement, on y vient costumé. Si Scott, Charlie Kate et Katie, alias Harry, Hermione et Luna, portent les costumes officiels (et Merlin ce que j'aurais aimé piquer les boucles d'oreille radis de Katie !), les vrais fans mettent la main à la pâte (ah, l'étude des cosplay...) : et voila comment Amelia se retrouve vêtue d'une taie d'oreiller, et Automne coiffée des mèches bleues de Tonks.
Oui, je suis jalouse. Oui, j'aurais bien passé les sept prochaines heures avec eux, à débattre du pourquoi que c'est vachement bien d'être fan d'Harry Potter, débat dans lequel ils s'étaient lancés à mon départ...

Lo, Alohomora !

Amelia & Co : I have forgotten my USB key in France... pictures will come soon ! And thank you again !

Summer Time : Santa Barbara (step 1)

De la série télé, je ne me rappelle de rien, si ce n'est d'un générique qui reste. Et puis malgré ma boulimie en matière de séries, il y a des trucs que je suis fière de ne jamais avoir regardés !
Quoi qu'il en soit, Santa Barbara sent bon le soap californien : tout est bien joli bien propre (à part le canal qui descend de la montagne jusque l'océan qui lui est bien immonde), tout est grand, tout sent le fric.
Mais pas bling bling ! Non, Santa Barbara est très cool, à commencer par le front de mer. Certes, j'y suis allée un jeudi tout gris, il n'y avait donc personne à l'horizon, juste quelques pêcheurs le long de la jetée, des pélicans, des cormorans, et la boutique de la voyante... ainsi qu'une agréable odeur de mer.
Ce n'est qu'un peu plus loin qu'on prend la Californie de plein fouet dans la tronche : à deux pas du skate park, où les gamins évoluant sur les planches ont à peine l'âge de marcher, est garé le Hippie Van, et son Hippie Conducteur. D'ailleurs, il n'a pas de nom. Il est juste resté bloqué il y a quarante ans, quand il a décidé de vivre dans son van pour dire non à la guerre. Depuis, son van de la paix, où les maisons flamandes côtoient les sabres laser, où Kiss joue un concert avec les Beatles, où Bob Marley est pote avec Harry Potter, et où Pocahontas voue une culte à Shrek, ont fait les gros titres du Times.
State Street, c'est autre chose. C'est LA rue de la ville, celle où il y a des tonnes de boutiques et de terrasses, du resto indien à la boutique de t-shirt, du vendeur de hot-dog au Abercrombie, et des dizaines de Starbucks à l'antiquaire géant (tout est plus grand en Amérique, c'est bien connu).
Et sur State Street, ça ne parle que français. Bon, anglais aussi, mais surtout beaucoup français version touriste chic.

Alors oui me direz-vous, je suis venue en Californie dans le but d'étudier. Et c'est ce que je fais ! Ainsi, j'ai pu visiter la Mission de Santa Barbara, cloître franciscain construit par les Chumash pour les Espagnols (et puis un peu pour eux aussi, mais les pauvres ça ils ne l'avaient pas vu venir), dont deux choses sont à souligner. Tout d'abord son cimetière, où reposent plus que 4000 Amérindiens (mais seule une dizaine de tombes en marbres abritant des Espagnols sont visibles - je ne ferais pas de commentaires là dessus), et le musée.
Celui-ci est un joli mélange entre le musée de site, la cuisine de l'arrière grand mère à la campagne (et il y a une vraie cuisine) et l'éco-musée. Ca donne quelque chose de vieillot, mais qui a un certain charme. Et qui parle d'indiens à plumes.

Mais il y a surtout le muséum d'histoire naturelle, perché dans les collines (car comme toute ville de Californie, Santa Barbara c'est deux kilomètres de plat, et des côtes... beaucoup de côtes qui montent...), entre des cailloux, des cours d'eau et des ruines d'architectures missionnaires. C'est joli donc. Mais c'est tout petit : une salle d'Indiens à plumes, une salle de bêtes à poils, deux salles de bêtes à plumes, des trucs qui rampent, des choses qui nagent, et beaucoup qui volent. Mais qu'est-ce que c'est beau ! Les ruisseaux... Les bancs-cailloux... les vieilles vitrines en bois dans lesquelles prennent place des reconstitutions d'environnement tout sauf naturel...
Et c'est aussi là qu'est abritée la plus importante collection de vannerie chumash, et ça, ça n'est pas rien.

Lo, en plumes

jeudi 14 juillet 2011

Summer Time : Santa Fe (step 1)

Aller dans des petites villes en vacances à l'autre bout du monde induit forcément de nombreuses escales. C'est comme ça que je me suis retrouvée pour ma première nuit dans un motel de Santa Fe, New Mexico. Mais pas un motel de film d'horreur (vous sentez la déception dans cette phrase ?). Non, un grand et beau et clean motel, avec baignoire (le rêve) et lit king size (dans lequel je me suis perdue - et qui montre bien le problème de poids des américains) et un petit déjeuner au café et céréales aux raisins (au retour je renterai de me faire des gaufres !).

Après avoir dormi comme une masse 6 longues heures (plus une dans la baignoire) et piqué autant de paquets de cranberries séchées que je le pouvais, j'ai pris mes petits pieds jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche, direction downtown. J'étais partie dans l'optique d'y aller à pieds, remonter 3689 numéros ne me faisait pas peur (oui, Cerillos Road en compte 8500).
Santa Fe, c'est un mouchoir de poche. C'est la plus vieille ville de l'ouest, la capitale de l'état, mais un mouchoir de poche quand même. Avec la particularité d'être rempli de galeries d'art et de musées. Etant dans le centre ville à 8h, il m'a été difficile de voir autre chose que la cathédrale Saint Francis et ses vitraux français (de Clérmont pour être précis - inutile de préciser que c'est la seule information que j'ai retenue de cette visite). Comme attendu, la cathédrale est toute à la gloire des Espagnols, à commencer par les bas-reliefs sur les portes, montrant les faits religieux touchant la ville depuis le XVIe siècle. Bien entendu, il n'y a aucun Pueblo. Faut pas pousser non plus. L'intérieur est neuf : vitraux éclatant, peinture d'un blanc immaculé sur les murs, dorures dorées...Une cathédrale dans une région hispanique quoi.

J'ai aussi visité le Visitor Center, histoire de trouver un plan de la ville, ça peut être utile... Enfin utile façon de parler, l'officine de tourimsme a une façon bien à elle de ne pas indiquer le nom des rues sur le plan.

Et puis en tentant de retrouver mon chemin, je suis tombée sur la Place (c'est comme la Grand Place, on ne peut pas se tromper), avec sous les arcades, le marché amérindien. Pour la prochaine fois.

Lo, new mexican

Summer Time : air travel (part.2)

Quand on habite le Nord et que l'on va faire ses courses en Belgique parce que c'est plus près et que le chocolat y est meilleur, on ne savoure jamais assez le bonheur que c'est que de passer une frontière invisible. Passer la douane pour se rendre aux Etats-Unis, c'est Koh-Lante.
On commence par une épreuve d'immunité : une heure pour accéder à la carte d'embarquement (la carte, et non la porte, j'insiste bien là dessus). Si tu es capable d'arriver jusque là, plus rien ne devrait t'atteindre. Sauf peut-être passer le contrôle de sécurité en retenant ton jean ô combien confortable, mais franchement trop grand, la ceinture posée sur le tapis roulant. "Des couples qui ne supportaient pas d'être séparés plus de trois secondes" disait la pub....?
Après des dizaines de portiques passés les bras levés, il y a la déclaration de douane à remplir dans l'avions. Merlin merci, elle était en français. Puis vient cette petite question : "avez vous visité une ferme/ferme d'élevage/pâturages ?". Moi j'ai eu fortement envie de leur répondre "les réserves du musée".
Et puis une vingtaine d'heure plus tard, tu trouve glissé dans ta valise que ton sac a été fouillé par les douaniers. Raison de sécurité.
Of course.

Lo, clean

Summer Time : air travel (part.1)

Parce que douze vols en deux semaines, ça fait un peu beaucoup...

Dallas Fort Worth Airport

L'aéroport de Charlotte était un centre commercial. Celui de Dallas un musée. Entre autre.
Dallas, c'est cinq terminaux, en arc-de-cercle, répartis sur la forme d'une cacahouète géante. Pour passer d'un terminal à un autre, il y a deux solutions : marcher, marcher, marcher, ou prendre le Skylink, mini-métro entourant l'aéroport. Eric (mon camarade de vol et de galère 12h durant) et moi, avons tout essayé.
A commencer par le terminal D, qui est l'espace culturel de l'aéroport. A l'entrée, on vous propose un plan du museum, indiquant les oeuvres disposées tout au long du parcours. Il s'agit pour l'essentiel de mosaïques placées au sol, mais les oeuvres les plus spectaculaires sont les deux grandes installations de X et Y (pour retrouver les noms des artistes, il faudrait que je plonge au fond de mon sac, et là j'ai pas envie).
Tout au long du chemin menant au terminal A via le terminal B, on croise de nombreuses boutiques à la gloire du Texas, des sauces barbecue, des barbecues (et autres Starbuck's, McDo, Aunt Annie's), des cireurs de chaussures et des coiffeurs, des masseurs et des aires de jeux, des vendeurs de journaux et des distributeurs de produits Clinic.
Mais le plus drôle à l'aéroport de DFW, reste les Skyline. Et les tapis roulants de plusieurs centaines de mètres.
Oui, il fallait bien occuper les quatre heures de transit.


Santa Fe Municipal Airport

Et l'important dans le titre est bien "municipal". Deux avions, quatre vols par jour de beau temps (pour Dallas et LA), un faux tapis roulant à bagages et un restaurant adorable.
Le seul vrai problème de cet endroit est sa localisation : au beau milieu du désert. Un désert qui est très difficilement desservi par les bus (je dirais pas du tout, mais il y a soit disant une ligne 22, que je n'ai jamais trouvée...)
Pour se rendre dans le centre, il y a les roadrunners (le bipbip de coyote), des vans qui conduisent les voyageurs n'importe où, principalement dans les grands hôtels du centre. Moi, c'était dans un motel perdu au milieu de trois cent autres, sur Cerillos Road, la route des motels. Mais j'y reviendrais.
Ce premier voyage s'est fait de nuit, retard au décollage de Dallas oblige (un jour, peut-être, l'un de mes vols partira à l'heure... on ne sait jamais...). Et de nuit, on ne voit rien au milieu du désert. Ce n'est que le lendemain, en évaluant la distance sur la carte, et vaporisant mon t-shirt d'anti-transpirant (ai-je dit que j'étais au milieu du désert ?), que j'ai commencé à regretter de n'avoir pris qu'un aller simple en roadrunner... Mais je suis une grande fille, et j'ai décidé d'avancer jusque l'aéroport en jonglant entre les bus et le trottoir.
Grave erreur me crient mes tennis, 1h30 plus tard... Oui mesdames et messieurs témoins de l'exploit, j'ai effectué les 7 kilomètres de désert semi-désertiques (j'ai croisé des motels, des chiens de prairies et une demi-douzaine de pic-up désirant me prendre en stop), mes 10 kilos sur le dos, et 30° au dessus de ma tête en 1h30. Résultat, un petit peu mal aux pieds, de la poussière de sable collée un peu partout, mais un superbe bronzage !
Pour arriver devant un paquet de chips au piment vert, un sprite et un paquet de gaufres à la vergeoise (non, celui là n'a pas été acheté à Santa Fe), dans un restaurant du far west diffusant du vieux folk des années 1960.


Lo, en vol

mardi 28 juin 2011

Greatest Artist - N°7 : James Brown

James Brown

The Godfather of Soul, né en 1933, ou en 1928, enfin un jour, et décédé le 25 décembre 2006, également appelé James Brown, a influencé tout ce qui a pu se dériver de la soul.

L'enfance de James Brown est celle typique d'un gamin black et pauvre dans un état du Sud : abandonné par sa mère, ramasseur de coton dans les champs, attaque à main armée... Puis il est sauvé par la musique.

C'est en 1961, avec Night Train, que James Brown marque véritablement le monde musical de par son rythme très rapide. Les chansons qui paraissent au cours des années suivantes annoncent ce que sera le funk, dont les codes seront véritablement instaurés par Cold Sweat en 1967 : un son et un rythme bruts, l'importance accordée aux instruments. Brown a alors une influence énorme sur tous les artistes de la Motown.
Côté texte, James Brown met en avant le respect de soi et de sa communauté, à une époque où rien n'est plus important en Amérique (I'm black and I'm proud), mais aussi la sexualité.
Brown a également compris qu'il fallait prendre sa carrière en main : au cours des années 1970 il rachète des stations de radio, et crée son propre label.
A partir des années 1980, James Brown se fait moins présent. Jusqu'à la sortie des Blues Brothers, où il campe un pasteur énergique se lançant dans un magnifique morceau, the Old Landmark.

On passera sur les multiples accusations de coups et blessures, conduite en état d'ivresse, possession de drogue... pour ne garder que son influence dans tout un tas de domaines.

mardi 21 juin 2011

Greatest Artist - N°6 : Jimi Hendrix

Jimi Hendrix

Aujourd'hui, c'est la fête de la musique. Il fallait donc parler d'un dieu de la musique.

Dans un récent article pour Rolling Stones, John Mayer parlait de lui comme ceci : « It's like your grandfather coming back from the dead and hanging out with you for a couple of minutes and then going away. It's perfect, then it's gone. »

Né en 1942 à Seattle, James/ Johnny, dit Jimi Hendrix est l'un des plus grands guitaristes rock, et la star non-conventionnelle de la fin des années 1960. Il grandit dans une famille merdique dans l'état de Washington, où à 15 ans il s'achète sa première guitare. Puis sa première guitare électrique lorsqu'il rejoint le groupe the Rocking Kings.

Guitariste de génie pour qui Clapton est un dieu vivant, Hendrix bouleverse le rock, puis le monde musical dans sa totalité, en utilisant à outrance les guitares électriques. Les musiques amplifiées allaient désormais connaître leurs heures de gloire, jusqu'à se retrouver dans les réserves du MuCEM, mais ça c'est une autre histoire.
Mais pour Hendrix, la guitare n'est pas uniquement un instrument sonore : c'est un véritable accessoire de scène, dont il joue debout, couché, sur le dos … et qu'il brûle sur la scène du festival de Monterey.

Côté Flower Power, les débuts sont moins rapides : au début des années 1960, Hendrix s'enrôle dans l'aviation. Cinq ans plus tard, après avoir été réformé, il s'installe à Greenwich Village. C'est là qu'on lui propose d'enregistrer un single en Angleterre, berceau du renouveau du rock. Une fois là bas, il s'entoure de deux autres musiciens, monte un groupe, et se voit offrir par Johnny Hallyday quatre dates en France comme première partie.
The Jimi Hendrix Experience est lancé, et en décembre 1966 sort Hey Joe, standard américain fois repris (par les Byrds ou Patti Smith entre autre). Suit Purple Haze puis The Wind Cries Mary. Et enfin, en mai 1967, leur premier album, Are You Experienced, fondamental du rock amplifié.


Et la légende commence : juin 1967, the Monterey International Pop Festival. Surtout connu en Angleterre, le groupe acquiert une renommée américaine, et donc internationale.
Vient un second album, une reprise de All Along the Watchtower de Dylan, un troisième album (Electric Ladyland, contenant le sublime Voodoo Child), des arrestations pour possession de stupéfiant (comme tout le monde). Jusqu'à la séparation du groupe à la fin du mois de juin 1969.
Août 1969, Hendrix est en haut de l'affiche du festival de Woodstock avec son nouveau groupe le Gypsy Sun & Rainbows. Clôturant le festival, l'aura qui entoure leur concert doit tant à la performance du groupe qu'aux conditions dans lesquelles elle eut lieu, le mardi matin, après trois jours de concert, et un hymne américain revisité à la guitare électrique, Star Spangled Banner.

A la fin de l'année, c'est avec un troisième groupe que Hendrix remonte sur scène. Sous l'influence probable de LSD. L'année 1970 est alors celle de la dernière tournée de Jimi Hendrix, avec une participation en août 1970 au Festival de l'île de Wight.

Hendrix meurt le 18 septembre 1970 à Londres des suites d'une overdose. Et comme pour toute star du rock, on dit de lui qu'il a été assassiné. Quoi qu'il en soit, il rejoint le club pas si fermé que ça des chanteurs morts à 27 ans (Janis Joplin, Brian Jones, Jim Morrison, Kurt Cobain... et d'autres...)

Les anecdotes qui font que
* Jimi Hendrix est considéré comme le meilleur guitariste de tous les temps.

Lo, experienced

samedi 18 juin 2011

La Figure du Christ de Rembrandt au Louvre

De grands portraits du Christ peints par Rembrandt ornent depuis plusieurs semaines les façades du Louvre, et les murs des stations de métro. Ainsi que les murs de l'espace d'exposition au rez-de-chaussée du musée, qu'ils partagent avec des dessins du Lorrain.
Cela faisait bien longtemps que Rembrandt n'avait pas eu droit à une exposition ! Trois années tout au plus. Et là, le sujet, la figure du Christ, semble être un prétexte comme un autre pour montrer de très belles gravures et toute une série de toiles. Mais il faut bien avouer que la Nature Morte chez Rembrandt ou la représentation des ustensiles de cuisine chez Rembrandt, c'est tout de même moins vendeur.
L'exposition est toute petite et les textes relativement courts (et lyrique) et bien faits. Ce qui veut dire qu'en quinze minutes, le tour est bouclé (on passe toute de même plus de temps à admirer les dessins à l'encre du Lorrain, venant de moi, c'est dire...).
On pointera tout de même une huile sur marbre surprenant et un joli petit espace muséographique : une très haute cimaise à trois pans, en lattes de bois, présentant trois crucifixions à la manière d'un triptyque. Dommage que l'idée soit reprise quelques mètres plus loin pour présenter une dizaine de portraits du Chris... Parce que si les gravures sont vraiment d'une grande qualité, les tableaux sont un peu plus... des tableaux de Rembrandt quoi (oui, il y a les Pélerins d'Emmaüs, mais bon).
Autre détail de présentation qui saute aux yeux, la mise en avant de certains cartels par une couleur différente des autres. En y regardant de plus près, on se rend compte qu'il s'agit des oeuvres de la collection de de Rothschild, pas des toiles ou gravures phares de la carrière de l'artiste...
Non mais les gravures, elles, sont vraiment très jolies !

Lo, au Louvre

Greatest Artist - N°5 : Chuck Berry

Chuck Berry

Quand tu écris un article sur Chuck Berry qui ne sera lu que par des geekette en devenir, tu te heurtes à deux difficultés : faire connaître Chuck Berry, qui pour certaines n'évoque rien du tout, et faire comprendre que ça n'est pas un agent d'une agence américaine. Tentative N°1.

Charles Edward Anderson Berry, dit Chuck, né en 1926, est l'une des stars du rock'n'roll, le premier, et un musicien hors pair. Et si son nom ne dit pas grand chose à beaucoup de monde, ses chansons, comme Johnny B. Goode ou Roll over Beethoven, sont connues par un nombre incalculable de reprises et d'utilisations dans les bandes originales de films (Johnny B. Goode sera utilisée sur la BO de Retour Vers le Futur, et sera interprétée par Johny Hallyday, les Beatles, Elvis Presley, les Gratefull Dead...)

Comme beaucoup, Chuck Berry s'intéresse à la musique par les chants d'église et le blues, puis prendra des cours au Glee Club local (Glee Club, normalement, ça parle à tout le monde). Après des démêlés avec la justice, il débute sa carrière musicale au milieu des années 1950, avec Maybellene, son premier succès. Continuant sur cette lancée, Berry enchaine les tubes jusque au début des années 1960, mêlant country et blues.

Chuck Berry marque fondamentalement le rock'n'roll, et influence les grands groupes de l'époque, tel les Stones ou les Beatles (les interprétations des chansons de Berry par les Beatles sont nombreuses, et Back in the USA deviendra Back in the USSR). Mais il n'est pas le seul : Bo Diddley, Little Richard ou encore Jerry Lee Lewis, les autres grands noms de la première génération rock. Berry les retrouve d'ailleurs en 1969, lors d'un concert Revival, aux côtés de petits jeunes comme Lennon, Alice Cooper ou les Doors.

Berry est également un incroyable guitariste, dont d'autre, tel Keith Richards, se réclament les héritiers directs.

Au cours des années 2000, Berry continue à remplir régulièrement les salles de concerts.

La vie de Chuck Berry est également connue pour les frasques qui la ponctue : accusation d'exploitation de mineur, d'évasion fiscale, de voyeurisme... Une vrais star du rock'n'roll, la possession de drogues en moins !

Lo, be good

lundi 13 juin 2011

Greatest Artist - N°4 : The Rolling Stones

The Rolling Stones

Groupe culte de rock anglais, né en 1962, les Rolling Stones se composent (et se composaient) de Mick Jagger, Keith Richards, Brian Jones (mort noyé dans sa piscine en juillet 1969), Ian Stewart (évincé peu de temps après les débuts du groupe, et décédé en 1985) , Bill Wyman (qui quitte la formation en 1993), Mick Taylor (qui remplace Jones jusque 1974), Charlie Watts, Ronnie Wood et Charlie Watts.

Le groupe débute véritablement à Londres en juillet 1962, en faisant la tournée des clubs. Là, ils sont repérés par Andrew Loog Oldham qui deviendra leur manager et lancera leur carrière : en 1963 les Stones enregistrent un premier album composé de reprises de Chuck Berry entre autres. Suit une première apparition télé où leur look et leurs cheveux longs contrastent avec l'apparence des Beatles. Les bad boys des Stones ne cesseront d'accentuer cette différence.
Rapidement, Jagger et Richards écrivent un titre original, As Tears Go By, le premier vrai succès des Stones.

Après que les Beatles aient enflammé les salles de concert américaines, il était facile pour les Stones d'en faire autant : en 1965 sort (I Can't Get No) Satisfaction, le premier succès international du groupe. Puis viendra Get Off of My Cloud.
A partir de là, la comparaison entre les Stones et les Beatles n'est plus à faire, tant le groupe de Jagger s'enfonce dans le rock, à tendance psychédélique ou plus sombre avec Paint it Black.
Cette tendance musicale s'accompagne de l'attitude rock des membres du groupe : Jagger et Richards se font arrêter pour possession de drogue, et Jones devient de plus en plus accroc aux drogues dures. Mais c'est à ce moment que sort leur tube Sympathy For The Devil, faisant des Stones le plus grand (et violent) groupe de rock.

L'année 1969 est cependant plein de coups durs pour le groupe, dont Jones est exclus après sa participation à Let It Bleed (contenant les succès que sont Gimme Shelter et You Can't Always Get What You Want). Quelques semaines plus tard, il meurt noyé dans sa piscine. Et deux jours après, les Stones donnent un concert gratuit à Hyde Park, en juillet.

Si les Stones ne participent pas à Woodstock, ils décident de créer leur propre festival à San Francisco, en confiant la sécurité aux Hell's Angels, la plus belle connerie de leur carrière pour beaucoup. Le concert se déroule à Altamont, tant bien que mal, entre problèmes techniques, retard, et absence des invités. Jusqu'à la mort de Meredith Hunter provoquée par un Angels. Le drame d'Altamont marquera définitivement les années du Flower Power, et un brusque retour à la réalité.

Les années 1970 sont celles de l'apogée du groupe, où le trio sexe, drogue et rock'n'roll sera plus présent que jamais : Sister Morphine (écrit par Marianne Faithfull, alors compagne de Jagger) ou Wild Horses. Keith Richards est accroc à l'héroïne (ce qui lui vaut une interdiction de séjour en France, et prive ainsi le groupe de tournée : les fans français doivent se rendre à Bruxelles pour assister à un concert). Marianne Faithfull aussi est dépendant, est tombe dans le comas suite à une over dose.

Mais à la fin des années 1970, les relations entre Jagger et Richards se dégradent, à tel point qu'ils enregistrent les pistes de Tattoo You séparément. Puis au cours des années 1980, les deux auteurs-compositeurs enregistrent des albums solo : les Stones sont séparés.

Pourtant sort Steel Wheels, véritable renouveau du groupe. C'est le début des grands shows dans les stades. En 1994 sort Voodoo Lounge, et une nouvelle tournée est entamée. Puis Bridges to Babylon en 1997 (cette tournée les emmènera sur la pelouse du stade de France, quelques jours après la finale de la coupe du monde).

En 2005 débute leur dernière tournée, A Bigger Bang, l'une des plus lucratives de l'histoire du rock. Depuis, les rééditions, et les sorties d'albums remasterisés ne cessent de paraître...


Les anecdotes qui font que

  • le nom du groupe est tiré de la chanson Rollin' stone, de Muddy Waters

  • Mick Jagger a été anobli par la Reine d'Angleterre en 2003

  • la pochette de Sticky Finger, sorti en 1971, fut dessinée par Andy Warhol


Lo, as tears go by

dimanche 12 juin 2011

art shop, l'art au centre commercial

A Lille, nous avons Euralille, grand centre commercial sorti de terre à deux pas du centre historique il y a une quinzaine d'années. L'équivalent des Halles à Paris, aussi bien du point de vue des boutiques que de la population, avec un Carrefour géant en plus.
Euralille, c'est l'endroit où tu vas trainer les mercredi après midi de tes années collège. Déjà un peu moins au lycée - sauf quand il pleut, et tu l'évites soigneusement une fois partie de la ville.
Sauf que hier, il pleuvait.

Mais entre les boutiques pour ado, les boutiques en construction (car une malédiction s'abat sur chaque nouvelle boutique, incapable de rester très longtemps dans ce centre commercial... étrange...), un petit miracle : art shop.
Coincée entre histoire d'or et une boutique de fringues, ce concept store oscille entre galerie d'art et dépôt, exposant et vendant les productions de jeunes artistes de la région : toiles, meubles customisés, vêtements de jeunes créateurs, bijoux, nouveaux romans...
Et de voir ça, ça fait plaisir. Les productions originales valent le détour (avec un coup de coeur personnel pour les bijoux et les t-shirt mangés aux mythes de Yellow Sweet Socks... mais ça, c'est juste pour le panneau), et il n'y a rien de mieux que de se surprendre à entrer dans une boutique comme dans une véritable galerie, regarder les objets avec un autre oeil que la jupe dans le magasin d'en face, et à ne pas chercher le prix de ce que l'on a devant soi.Lien
Il n'y a plus qu'à espérer que la malédiction d'Euralille épargne Art Shop.

Lo, lilloise

jeudi 9 juin 2011

Greatest Artist - N°3 : Bob Dylan

Bob Dylan

Né en 1941 sous le nom de Robert Zimmerman (qui l'aurait cru !), et toujours bien vivant (ce que beaucoup ignorent également !), est l'une des icônes de la scène musicale américaine des années 1960, de la contre-culture sixty. Et une icône tout court, dont les chansons apparaissent souvent en tête des classements rock – on ne compte plus le nombre de fois où Like a Rolling Stone arriva en tête.

Au début des années 1960, le chanteur adopte définitivement le nom de Bob Dylan, et l'attitude et la vie des chanteurs folk de Greenwich Village, New York, où il vit depuis janvier 1961. Il se rapproche des membres de la société de musique folk de l’Université de New York, qui aura une grande influence sur ses talents d'auteur. Sa grande première a lieu le 11 avril 61, lorsqu'il assure la première partie de John Lee Hooker, encore peu connu. Mais quand même. Un an plus tard sort un premier album, constitué de reprises folk et blues.

Puis suivent des tubes, maintes fois repris, tels que Don't Think Twice, It's All Right, Man of Constant Sorrow, The Times They Are a-Changin'.

Puis les mouvements de contre-culture sur les campus universitaires. En 1963, la Marche sur Washington. Le Vietnam et les mouvements civils... Le couple Joan Baez / Bob Dylan prend dès 1963 la tête d'un mouvement pacifiste et Blowin' in the Wind, composée en avril 1962, connue par l'interprétation de Peter, Paul and Mary, devient un hymne à la paix, encore fortement repris aujourd'hui.

De 66 à 68, Dylan est contraint au repos, suite à un sérieux accident de la route. Puis refusant d'être une star, à l'image des Beatles, il se cloitre chez lui (on ne le verra pas à Woodstock), puis teste de nouveaux genres. Et en 71, changeant à nouveau, il entame une tournée. Puis une seconde, la Rolling Thunder Revue en 76, accompagné de Joan Baez.

Au début des années 80, Dylan évolue une nouvelle fois, et entre dans ce que l'on appelle sa période chrétienne, empreinte de mysticisme. En 83, c'est au tour du judaïsme d'influer sur ses textes. Après des collaborations avec les Gratefull Dead ou George Harrison, Dylan sort au début des années 90 des albums constitués de reprises, ce qu'il fera jusque 97. Cette année là, il sort un album inédit, marquant un énième renouveau du chanteur.

Au cours de sa carrière, il a testé une quantité de genres musicaux, du folk (au début de sa carrière), du rock pur (à partie de 65 avec Highway 61 Revisited), de la country (avec Johnny Cash) du jazz, de nombreuses balades, inspirés par les contestations populaires et la beat litterature, des textes qu'il fait, au début des années 1960, paraître régulièrement dans la presse. Et tout ça se fait au son de guitares, banjos et harmonicas.

A côté de sa carrière de chanteur, on trouve celle d'auteur, pour les Beatles (rencontrés pour la première fois en 64) ou U2, Jimi Hendrix ou les Guns'n Roses. Un statut d'auteur qui lui a d'ailleurs valu d'être nommé à plusieurs reprises pour le Nobel de la littérature. Et ça, ça n'est pas donné à tout le monde !

L'avant-dernier album de Dylan, Modern Times, s'est classé en tête des ventes et des hits dès sa sortie en 2006. Plus de quarante ans après ses premiers succès, un cas unique dans l'histoire de la musique. Si Justin arrive jusque là...

Les anecdotes qui font que

  • Dylan a été un fan de Bardot et de Hardy. Oui.

  • Il obtient le Pulitzer en 2008 pour son rôle et son impact sur la culture américaine.

  • Bob Dylan est peintre. Aussi.


Lo, Tambourine Man

mardi 7 juin 2011

Greatest Artist - N°2 : Elvis Presley

Elvis Presley

Après les rois de la pop anglaise, voici le King du Rock'n'Roll, Elvis Presley, né en 1935 et mort (ou pas, ça dépend des sources) en 1977 à Memphis, Tennesse. Comme les Beatles, tout autour d'Elvis a été, est et sera considérable : les fans hystériques, les chansons mémorables, les jeux de scènes, l'influence qu'il a eu sur les générations suivantes, les concerts et les shows à Vegas (bien avant Céline), le nombre de sortie d'albums (on avance le nombre de 1 milliard d'albums vendus, oui oui, c'est Wikipedia qui le dit)...

C'est durant les années 1953 et 1954, alors qu'il habite Memphis avec ses parents, qu'Elvis fait ses débuts devant les micros d'un studio d'enregistrement. Grâce, après des débuts peu concluants, à une reprise d'un vieux morceau de blues, That's All Right Mama (également reprise par Perkins, Johnny Cash, ou Sum 41), il impressionne le directeur du studio : sa carrière est lancée.

Les tournées aussi, au cours desquelles le King enflamme les foules par ses déhanchés – et scandalise l'Amérique puritaine du Sud.

En 1955, Elvis est pris en charge par le producteur Tom Parker, qui fait du chanteur un véritable élément commercial : les contrats se chiffrent en millions, les tournées s'enchainent, et les tubes du King se classent numéro 1. Heartbreak Hotel remporte le premier disque d'or de la carrière de Presley en 1955. Le chanteur n'a que 20 ans. Suivrons Blue Suede Shoes ou encore Don't be Cruel.

Côté cour, Elvis emménage en 1957 à Graceland, une immense demeure à Memphis, constamment assiégée par les fans (et désormais touristes). Comme tout bon Américain, il fait également son service militaire, entre 58 et 60, en Allemagne (j'attends que Justin fasse de même).

A son retour d'Allemagne, le King abandonne sa carrière de chanteur et se consacre au cinéma. Pourtant, peu de films sont à ce jour connus du grand public (il faut dire qu'Elvis n'a pas d'avant première au Grand Rex en 3D). On gardera en mémoire Viva Las Vegas...?

Mais c'est déjà le début de la fin. A partir de 1965, le mythe Presley s'effondre petit à petit : le chanteur s'enferme dans son manoir de Beverly Hills, ses films sont de plus en plus ridicules, pour beaucoup le King est fini. En face de lui, les Beatles et les Stones. Et une nouvelle génération d'ados.

Cependant, à l'hiver 1969, un an après la naissance de sa fille Lisa-Marie, Elvis enregistre un nouvel album. Puis un second six mois plus tard. Le retour sur scène du King se fera quant à lui à Las Vegas, où la star se produira tous les soirs pendant trois saisons. « Surnaturel » diront les critiques.

Sauf que voilà. Rock'n'Roll va bien souvent avec drogue, et autres problèmes de santé. De gros problèmes de santé. Pourtant, le King, fatigué et obèse, mais restant un excellent chanteur, assure ses concerts, et ce jusqu'en juin 1977, à un rythme effréné.

Le 16 août 1977, le King meurt d'une arythmie cardiaque (et d'un merveilleux mélange d'une bonne douzaine de médicaments) à Graceland. Enfin pour certains, près d'un quart des Américains tout de même, il est toujours bel et bien en vie... Quoi qu'il en soit, le mythe lui est là : les produits dérivés se comptent par milliers, Graceland est devenu un haut lieu touristique, et le rock s'est définitivement installé.


Les anecdotes qui font que :

  • Elvis a des ancètres Cherokee et Normands (oui, Normands de Normandie)

  • Calling Elvis, de Dire Straits, lui rend directement hommage

  • Johnny Hallyday, Dick Rivers et Eddy Mitchel sont ses clones directs. Oui...


Lo, Falling in Love With You

lundi 6 juin 2011

Greatest Artist - N°1 : The Beatles

Il existe sur terre des personnes qui ne connaissent rien à la musique ou au cinéma. En tant que superhéroïne de la cause culturelle, j'ai décidé de leur inculquer les bases basiques. Ce qui va suivre n'est pas un article de fond, mais présente des éléments clés pour appréhender le monde musical dans lequel nous évoluons. Enfin je l'espère.

The Beatles

Groupe de rock britannique, formé à Liverpool (en Angleterre) par John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Star (les petits gars de Liverpool) en 1960, les Beatles restent numéro un de tous les classements pouvant exister dans la sphère musicale : douze albums, plus de 200 chansons, des films (A Hard Day's Night, Help !... qui sont aussi des titres de chansons), des tournées...

La notoriété du groupe, la myriade de fans (non, malgré ce qu'on a pu dire à l'époque, les fans de Tokyo Hotel n'ont JAMAIS égalé ceux des Beatles), les coupes de cheveux cultes (encore plus que celle de Justin) les talents d'auteur de Lennon et McCartney (le premier est mort, l'autre non), l'influence musicale du groupe, toutes ces petites choses ont fait que malgré la séparation des membres en 1970, the Beatles est le plus grand groupe de tous les temps (et beaucoup « oublient » qu'il n'existe plus).

Le groupe démarre à Liverpool, puis s'envolent pour Hambourg (en Allemagne), où ils séjournent jusque l'été 1961, avant de sortir, en 1962, Love me Do, chanson pop rock, qui leur ouvre la voie à leur premier album studio, Please, Please me, sorti en mars 63. De cet album vient le très célèbre She loves You, qui aura un grand succès en Europe. Au même moment débute la beatlemania.

En 1964, le phénomène arrive aux USA, et le cinquième album des Beatles, I Want to Hold Your Hand se classe numéro 1. Leur tournée en Amérique déplace alors les foules... 1965, c'est l'année LSD, Rubber Soul et du sitar, que l'on retrouve en 1966 dans Revolver.

Le succès a été grandissant jusqu'alors... voire trop : en 1966 le groupe stoppe ses tournées.

Les Beatles s'installent alors à Abbey Road, au studio d'EMI (maison de production hyper connue), où ils enregistrent Sgt. Pepper's, LE chef d’œuvre de tous les temps, autant connu pour ses chansons (Penny Lane, Strawberry Field Forever, Lucy In the Sky with Diamonds) que la pochette de l'album.

En 1968, le groupe se rend en Inde, au milieu des éléphants et des soieries à paillettes de l'ashram du Maharishi.


Puis Lennon rencontre l'artiste japonaise Yoko Ono. Pour beaucoup, c'est le début de la fin : le « facteur Yoko » allait éloigner John Lennon du reste du groupe. Mais avant ça sort l'album Blanc (Hey Jude), puis enfin Abbey Road (Here comes the Sun), enregistré au cours de l'été 1969. Peu de temps après, Lennon annonce qu'il quitte le groupe. Celui-ci est mort... La légende peut commencer.


Les petites anecdotes qui font que :

  • le 4 novembre 1963, les Beatles se produisent devant la famille royale, show au cours duquel Lennon lance « On the next number, would those in the cheaper seats clap your hands? All the rest of you, if you'll just rattle your jewelry!”

  • en 1964, les Beatles sont au programme de l'Olympia, aux côtés de Sylvie Vartan

  • en 1974, Yves Copens donne le nom de Lucy au squelette découvert en hommage à Lucy in The Sky with Diamonds (mais ça, tout historien de l'art doit le savoir)


Lo, Yeah, Yeah, Yeah

Basiliade appelle les bénévoles

dimanche 5 juin 2011

De l'art contemporain au Louvre - printemps 2011

La Palais du Louvre avait pour vocation de présenter de l'art contemporain. La programmation des expositions a repris cette orientation il y a plusieurs années, et multiplie les petites expositions et interventions d'artistes actuels dans les salles du musées. Petite présentation de la saison printemps/été 2011.

Tony Cragg, Figure out/Figure in

L'oeuvre du sculpteur contemporain Tony Cragg est exposée depuis cet hiver dans les cours Marly et Puget, en regard de celle de Messerschmidt. Certes, maintenant il ne reste que les sculptures de bois et de bronze, mais elles se suffisent amplement à elles mêmes. Au nombre de huit, réparties entre les deux cours, les sculptures s'intègrent parfaitement : les sculptures en bois blanc collé-compressé répondent aux marbres, les sculptures abstraites en bronze noir contrastent avec les Dianes chasseresses et l'oeuvre en bois rouge, un peu trop cachée dans son coin, tranche avec les murs de la cour.

Les sculptures de Tony Cragg ont un aspect ludique de par la multiplication des points de vue qu'elles proposent, à l'images des sculptures présentes dans les cours qui invitent au mouvement. Et chercher les visages et autres formes sur les grandes compositions de Cragg rappelle l'interprétation des formes des nuages par un gamin de sept ans. Sauf que les gardiens de salle du Louvre n'accepteraient surement pas que l'on s'allonge au milieu de la cour...

Mimmo Jodice, Les Yeux du Louvre

Dans la salle d'exposition située dans les douves du Louvre Médiéval sont exposées les photographies de l'Italien Mimmo Jodice. Intitulée Les Yeux du Louvre, l'exposition présente des portraits, en noir et blanc, des visages en gros plan. On y retrouve des personnalités du musée, réelles ou virtuelles : aux côtés d'Henri Loyrette, de la chargée de communication ou de gardiens de salles, Monsieur Bertin, le Pape Pi VII, des hommes et femmes peints par Champaigne, Ingres, Chardin...
Les photographies sont superbes, et le noir et blanc, ainsi que le cadrage centré, revisite des portraits pourtant connus des collections du Louvre.

Il y a aussi Michal Royner, artiste israélienne, qui expose ses oeuvres multimédia dans les salles du Levant, donnant ainsi un (nouvel) intérêt à ces salles orientales, ainsi que sur les remparts du Louvre Médiéval. Mais même pour voir de l'art contemporain, je n'arrive pas à m'attarder dans ces salles...

Lo, contemporanéisée

lundi 30 mai 2011

Sundaybingo : terrain anthropologique numéro 38

Lorsque je me suis inscrite le mois dernier en tant que bénévole pour l'organisation d'un bingo au profit du Sidaction, je m'attendais à passer quatre heures plongée dans un bouquin. L'idée d'organiser un bingo, un dimanche de fête des mères, dans le Marais me paraissait absurde et contre-productif. Erreur fatale.
Car en plus d'avoir permis la récolte d'une jolie somme, ce fut une expérience des plus enrichissante, humainement parlant. Si comme toute manifestation organisée par le Sidaction le but premier est la récolte de fonds (et celle de vous faire porter des t-shirts toujours plus informes), celle-ci visait la population aisée du Marais. Tout de suite, cela change considérablement la donne.
Alors oui, les cartons sont à 25€, mais les lots sont offerts par Céline et l'Epicerie Fine du Bon Marché. Détail anthropologique intéressant : les jeunes gens fortunés (oui, arrêtons la langue de bois deux minutes, les sacs à mains et chaussures de l'assistance n'ont pas, comme les miennes, étaient achetées au bazars chinois du coin !) viennent-ils dépenser en moyenne 200€ pour aider la recherche contre le virus, ou miser la même somme dans l'espoir de repartir avec un pull en cachemire ? Mais bon, la potentielle existence d'un don désintéressé n'est pas le débat !
Mon rôle au cours de cette soirée animée par Bianca Li, Lola, Marc Zaffuto et Emmanuel d’Orazio de la Club Sandwich (robes satinées noires et combinaisons bleues pailletées) - remercions les de nous avoir fait rire trois heures durant ! - fut de ramasser les cendriers (oui, le jeune riche fume) et les verres vides (et boit), mais aussi de vendre des parts de quiches (de préférence lorraine) et des bouteilles de champagne. Oui, du champagne.
Et pendant que je décollais les mégots collés au fond des verres, en cuisines, les serveurs suivaient les matchs de ligue 1. Oui, même au sein des équipes de bénévoles du Sidaction il y a une discrimination sexiste et totalement injuste !

Lo, bingo !

jeudi 26 mai 2011

Cendres et diamants - Perry Eaton et Edward Curtis à la galerie Orenda

Ce soir avait lieu le vernissage du Carré Rive Gauche, "salon" d'art réunissant les galeries du VIIe arrondissement, Rive Gauche donc. Si le nom de cette édition était Carré Rouge, plusieurs avaient misé sur une touche champêtre, comme c'est le cas rue de Verneuil, où il fallait évoluer entre les ballots de paille et les lapins, vivants. Mais au milieu de toute cette campagne, Joëlle et Nicolas Rostkowski exposent dans leur Galerie Orenda le Grand Nord, avec les masques contemporains sugpiaq de Perry Eaton.

Expliquer l'histoire des masques kodiak d'Alaska pourrait prendre des heures, de leur arrivée en France au XIXe siècle, à l'oubli total, puis leur exposition au Château-Musée de Boulogne sur Mer accompagnée de leur redécouverte par les populations amérindiennes. Oui, cette histoire est des plus intéressante, et très importante à plusieurs niveaux.
Mais à quoi bon si ces masques ne sont pas vus ?
Sculptures de bois, ornées de plumes pour beaucoup, peintes de couleurs vives, sont d'une incroyable force plastique. Mais pas que. Ils sont surtout les témoins d'une réappropriation des techniques, des savoir-faire et des traditions ancestrales par les artistes contemporains. Et les masques de Perry Eaton en sont de véritables chef-d'oeuvre.

Les masques, témoins du renouveau, sont exposés en regard de photographies prises par Curtis au début du XXe siècle, auprès de population alors vues comme sur le point de disparaître. L'exposition est la preuve du contraire.

Lorenda

vendredi 20 mai 2011

Lille, entre mort et philosophie - expositions au Palais des Beaux-Arts

En ce moment se tiennent au Palais des Beaux Arts de Lille plusieurs expositions : Portraits de la pensée et la nouvelle salle consacrée aux momies égyptiennes.

Portrait de la pensée est L'Exposition du moment, avec un sous titre alléchant : Velasquez, Ribeira, Giordano. Mais j'ai fait quelque chose que je n'aurais pas du : j'ai commencé l'exposition en feuilletant le livre d'or. Alors qu'à Paris nous sommes habitués à des ramassis de conneries écrites par des ados ou des touristes (le livre d'or de l'exposition sur les Préraphaélites d'Orsay est un exemple flagrant), ici il n'y a que des commentaires constructifs. Oui, ça étonne. Malheureusement ils pointaient tous les aspects négatifs de l'exposition... C'est donc dans de mauvaises conditions que j'ai démarré la visite... D'autant plus que les portraits, je déteste ça, traumatisée par une dissertation d'examen...
L'exposition ne fait qu'une salle. Une grande salle présentant des portraits des philosophes. Voila. Un joli Velasquez, un joli Ribeira et des murs rouges. Et bien entendu tout un tas d'autre types peints devant des murs noirs.
Tout d'abord, on regrette l'éclairage plus que problématique, ne laissant voir les tableau que de très loin ou de côté (à moins que les taches lumineuses sur les toiles ne soient les reflets de l'âme tourmentée des philosophes... qui sait !). Puis on est franchement déçu face au manque total d'informations... Qui ne se trouvent que dans le vidéo-guide (à 1€, d'accord, mais ça n'est pas gratuit). Là, amis muséologues, la question se pose : doit-on supprimer toutes les informations d'une exposition, ici pourtant bien "classique", pour le tout multimédia ? Comment appréhender une toile du XVIIe siècle si il faut faut se contenter d'un écran de téléphone ? Bref, je me suis emmerdée...
Mais au centre de la salle, mon salut philosophique : une installation d'art contemporain, Room for St John of the Cross, de Bill Viola. L'oeuvre prend la forme d'un grand cube, noir, dans lequel on pénètre. A l'intérieur, la reconstitution d'une cellule, celle de Saint Jean de la Croix, et une vidéo de sommet enneigé projeté sur un mur. Il y a surement une explication philosophique à tout ça, peut-être même dans les fichier mp3 téléchargeable sur le site du musée, mais au moins pour ça, il n'y en avait pas besoin.

Et à l'autre bout du couloir se trouve la nouvelle salle d'archéologie, présentant quatre momies d'Antinoë. Outre l'intérêt scientifique de la chose (les momies sont passées au scanner du CHRU de Lille), il y a le côté mystique que n'avait pas l'exposition sur les philosophes. Les quatre momies sont exposées dans des vitrines en bois noir, reposant sur des textiles remarquablement bien conservés, et entouré de leur matériel funéraire. La lumière est très tamisée, la salle est voutée et en briques, et devant chaque vitrine, une banquette en cuir noir, invitant au recueillement. Et bien là, ça marche. Et quand deux heures plus tard, au déjeuner, votre soeur de sept ans est capable de vous raconter dans les moindres détail cette exposition qu'elle a vu plusieurs jours auparavant, c'est que ça marche vraiment... Et pourtant, il n'y a pas de vidéo-guide. Je dis ça, je ne dis rien...

Lo, lilloise
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