mardi 26 janvier 2010

L'Aliéniste - Caleb Carr


La campagne permet également de dévorer des polars au fond de son canapé, avec trois couches de couvertures sur les genoux, une tasse de thé dans chaque main. Quoi que l'aliéniste, je l'aurais dévoré n'importe où.
New York, 1896. C'est le cadre de cette enquête à la Sherlock Holmes que décrit Caleb Carr sur plus de 500 pages. 500 pages d'investigations, d'interrogatoires, de meurtres, d'archives, de voyages aux quatre coins de l'Etat. Et de quelques passages assez écœurants.
En bref, le bouquin réunit tout ce qu'il faut à un bon polar : des personnages intéressants et passablement marginaux, une sacrée dose de psychologie à la Starling, une écriture assez rapide à la première personne, des chapitres courts, une intrigue bien ficelée, des passages haletants, et une certaine véracité historique.
Et des Indiens.

Oui. Alors que Sara fouinait dans des archives du Times, que John partait interroger le patron d'une boîte quelconque, je me suis fait la réflexion qu'en fin de comptes, mener une enquête policière, et des recherches pour une thèse, c'était à peu de choses près la même chose. Sans les cadavres. Quoi que mes hommes à moi sont morts.
Et en voyant apparaître les mots "Ouest", "guerres indiennes", "Plaines", je me suis dit que je n'avais pas tort.
Quand enfin les enquêteurs se sont rendus au Muséum d'Histoire Naturelle de New York pour interroger Franz Boas et Clark Wissler, importants anthropologues ayant étudiés les Amérindiens du Nord Ouest pour l'un, des Plaines pour l'autre, je me suis dit que c'était carrément la même chose. Et que bizarrement, je ne suis plus étonnée de voir surgir des tipis à toutes les sauces. Cependant il faut bien reconnaître que Carr fait preuve d'une grande précision quant aux deux scientifiques, et au contexte idéologique de l'époque. Une page de plus et j'aurais eu l'impression d'être en cours.

Donc finalement, je me demande une chose : est-ce que ma thèse ne serait pas plus intéressante si au milieu des céramiques et des bouts de cailloux je ne casais pas un, voire deux cadavres mutilés ? Parce que ce livre était quand même bien plus intéressant à lire qu'un inventaire d'objets...

Lo, enquête

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