jeudi 23 décembre 2010

Il n'y a pas de pagaille

Il n'y a pas de pagaille. C'est le journal de 20h qui l'a dit. Comme quoi il ne faut jamais écouter les infos.

Cela fait maintenant un mois qu'il neige un peu partout sur l'hémisphère Nord, et à croire que pour la France, c'est toujours un événement exceptionnel. Pourtant l'année dernière déjà, il a neigé pendant les trois mois d'hiver. A croire que la France a la mémoire courte. Et n'apprend jamais de ses erreurs. Mais passons.

Il neige, et c'est Noël. Ceci est plutôt une bonne nouvelle pour tous ceux qui rêvent d'un Noël Blanc. Mais ça l'est moins pour ceux qui ont commandé des colis coincés dans des postes à l'autre bout du pays, ou dans des semi-remorques, arrêtés sur les bandes d'arrêt d'urgence. Ca l'est aussi moins pour les chauffeurs des dits camions, et la pauvre standardiste chargée du service après-vente. Et c'est carrément un cauchemar pour les voyageurs. Pour ceux coincés dans les aéroports pendant plusieurs jours. Et pour ceux coincés dans les gares
Comme moi.
Car oui, je ne me lance pas dans une constatation météorologique pour le plaisir de parler de la neige, il y a un important fond de vécu derrière tout ça. Aujourd'hui, jeudi 23 décembre, je prenais enfin le train direction la campagne familiale. Et bizarrement, je le sentais mal, ce petit voyage... Car trainer son sac sur les chemins boueux du Bois de Boulogne n'était rien comparé à la suite.

17h10, premier instant de panique. Alors que chacun rangeait tranquillement son bureau et rêvait à la dinde du lendemain, l'alerte est tombée : celle d'un colis piégé sur la ligne 1. Autrement dit sur la ligne empruntée par tous pour rallier les différentes gares parisiennes. 17h11 fut donc l'heure d'un départ anticipé et précipité, sous la neige, les valises trainant désormais sur, voire dans, une épaisse couche de boue
La panique et le trajet passé, restait à réussir à entrer dans un métro, accompagné de kilos de cadeaux. De linge sale aussi, ça n'est pas parce qu'on n'est plus étudiante que l'on ne profite plus de la machine à laver de maman. Et là ça se gâte. Parce que, étrangement, les métros roulent... Il y a du monde, certes, mais pas de bombe. Et des petits miracles pareils, une veille de Noël, personne n'est dupe.

Ca cachait les innombrables heures de retard sur les TGV en direction du Nord. Je continue à m'ériger en défendeur de la météorologie nordiste, et à m'opposer au moins quarante de Galabru, mais quand même... Deux heures de retard, des annulations, et un panneau de départ de train en gare du Nord affichant par moins de dix trains retardés, tout ça c'est bien à cause de la neige. Et quand on annonce qu'il serait préférable de reporter certains voyages à des dates ultérieures, on se dit que c'est vraiment la merde. Et que la SNCF nous prend vraiment pour des cons : est-ce que le Père Noël passera à une date ultérieure lui ? Hein ?
Coincée une heure sous la verrière d'Hittorff, j'ai attendue. Je me suis rendue compte que la dite verrière n'était plus très étanche, et que, dans un esprit conceptuel particulier, à la Gare du Nord, il neige à l'intérieur. J'ai aussi remarqué que les agents de la SNCF aimaient bien lancer deux annonces au micro en même temps, pour être bien sûrs qu'aucune des deux ne sera comprise par les voyageurs gelés. Gelés et silencieux, parce qu'étonnement, personne ne parlait. A croire que le froid rend muet. Mais la SNCF aime aussi faire des blagues : enlevé le panneau « RETARDE » à côté d'un train, pour l'y replacer trente secondes plus tard. Elle aime aussi rappeler qu'il ne faut pas fumer dans l'enceinte de la gare, y compris sur les quais. Mais quand on attend depuis plus d'une heure, dans le froid, même moi je m'en serais bien grillé une.

Et paf, le train est affiché (après avoir été annoncé quatre fois avec vingt minutes de retard, sauf qu'à la SNCF, comme à la RATP, une minute en vaut deux). Commence alors une lutte sans merci : rejoindre un quai, à l'autre bout de la gare, en trainant un sac désormais boueux et défoncé, au milieu de centaines de passagers immobiles et toujours gelés, et d'un mince couloir de circulation où avancent d'autre voyageurs, ceux-ci en sens inverse. Là, je suis bien contente que mon frère soit à l'âge où on peut lui offrir des fringues sans risques de se voir envoyer le paquet à la figure, car un quelconque jouet n'aurait pas survécu.
Et enfin, une fois assis dans le train, que celui-ci ait enfin quitté Paris, on se demande tous avec une angoisse grandissante à quelle heure nous arriverons, car contrairement au commandant du Titanic, le conducteur du train, par crainte de heurter un iceberg, a ralenti considérablement sa vitesse, allongeant encore et encore le retard...

Départ du bureau à 17h15. Arrivée chez maman à 22h15. 2h30 pour un trajet qui en compte 1h40. 1h30 de retard. Non, il n'y a pas de pagaille. Et oui, I'm dreaming of a white Christmas.

Lo, veut du soleil

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