mardi 8 septembre 2009

Journal d'une babysitter - le porte-bébé

Ce soir, j'ai eu la chance de pouvoir expérimenter l'une des hantises de tout babysitter : le porte-bébé. Chance parce que sans ça, je n'aurais pas eu l'occasion de vous raconter ce grand moment (et vous de vous payer une franche rigolade...)

Le porte-bébé, kezako?

D'aspect extérieur, ça ressemble à un charriot pour faire les courses, ces petites choses à roulettes, recouvertes jadis d'un horrible tissu écossais, et tellement hype aujourd'hui en vinyle jaune fluo. Sauf que sur le porte-bébé, il n'y a pas de roues, mais des pieds. Première raison : si on porte le porte-bébé, à quoi peuvent bien servir les roulettes, à part faire des taches sur le pantalon, au niveau des fesses ? Deuxième raison, quand on pose le porte-bébé pour ôter bébé de cette chose, si il y avait des roulettes, il y a fort à parier que bébé se ferait la malle avant que vous ayez eu le temps de vous retourner. Donc pas de roulettes, mais un ingénieux système de pieds semblables à des barreaux de chaise pliable.
Ensuite, le tissu n'est ni écossais ni gallois, il est rembourré, certifié conforme toutes normes européennes, françaises, homologué super-maman. D'un bleu immonde, certes.
Des trous sont également ménagés afin que bébé puisse y passer ses deux guiboles chaussées de sandales Kikers ayant gambadé dans le sable, et donc parfaitement adaptées à laisser de jolies traces de chaussures sur vos fesses.
Sur le porte-bébé, pas de sangles ni de rabat pour fermer le dessus, le babysitter aura bon gout de laisser la tête blonde et bouclée de bébé à l'air libre, un bébé, c'est comme un humain en miniature, ça a besoin de respirer.
Et enfin, tout un tas de sangles, dedans, dehors, partout, à se demander si le parachute n'est pas intégrer à l'affaire!

Donc ça, c'est l'engin.

Après, il faut apprivoiser l'engin. La première étape consiste à y mettre bébé. "Elle a l'habitude" a dit la maman. Et effectivement, la petite est beaucoup plus à l'aise que moi face à ce monstre de technologie, et serait presque grimpée dedans toute seule.
Une fois installée sans avoir eu les jambes tordues, il faut sangler l'enfant. Juste au cas où il vous prendrait l'envie d'aller escalader l'Evrest avant de la raccompagner chez elle. La première chose consiste à trouver les bonnes sangles, à les sangles aux bons endroits, à détacher celles qui ne vont pas ensemble, et à décoincer les doigts de bébés pris entre deux.
Bébé paré. Reste la chose la plus ardue : le port du porte-bébé. Et là, vous allez rire. Parce que face à bébé gentiment installé dans ce truc sorti de la tête d'un crétin fini, vous restez con. Comment est-ce que je vais faire pour porter bébé et ses dix kilos plus ceux du porte-bébé et le mettre sur mon dos ? Parce que là, même un sac à dos de randonnée de 20 kilos c'est plus facile! Le sac à dos, si vous lui foutez la tête à l'envers, si il se prend trois murs, aucun problème! Bébé, lui, il risque de ne pas apprécier! Donc vous attendez... vous attendez que les gentilles dames de la crèches viennent vous charger comme un mulet, vous foutent bébé sur le dos, et vous tendent votre sac à main, parce que de toutes façons vous n'osez pas vous baisser pour le ramasser...

Après, vous n'avez plus qu'à rentre joyeusement à l'appartement, à grimper les six étages, à déposer bébé sur la table, à l'enlever de votre dos, à poser bébé par terre, à dessangler bébé, à sortir bébé, et à aller soigner votre torticolis, tout en priant le dieu des babysitter pour cette fois fut la seule et unique.

Lo, à très mal au cou

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